Friday, September 01, 2006

interview dans magma fevrier 2005


NICOLAS DORLEANS

nicolas_dorleans_03 Il y a quinze ans, Nicolas découvre la guitare. Depuis, il passe la majeure partie de son temps à jouer. Seul, en autodidacte, Nicolas visite toutes les techniques inhérentes à cet instrument, jusqu’à ce devenir un maître en la matière. Car, n’ayons pas peur des mots, Colas, c’est un phénomène ! Pour ceux qui ont lu ou vu Le Joueur d’échecs, de Stefan Zweig, Colas est largement comparable au héros du roman. L’avantage de Nicolas, c’est que personne ne l’a forcé à l’enfermement !

Magma : Bonjour Nicolas. Ainsi, tu es tombé dedans à l’âge de 15 ans, et depuis tu n’en es plus sorti ?

Nicolas : Oui, je me suis enfermé chez moi pour découvrir la guitare et puis j’ai senti, au fur et à mesure des années, que cet instrument et moi allions devenir les deux meilleurs amis du monde.

Magma : Combien de temps es-tu resté cloîtré entre tes quatre murs ?

Nicolas : Sincèrement, j’ai dû rester six ou sept ans seul, chez moi, à ne faire que jouer.

Magma : Pourquoi si longtemps ? Nicolas : Parce que je n’avais pas d’argent pour m’acheter du matériel, des amplis, une guitare électrique pour jouer du rock comme tout le monde. Moi, j’avais qu’une sèche qui ne me permettait pas de jouer avec une formation. C’est donc par manque de moyens que je me suis isolé. Cette absence en société m’a par contre permis de développer ma technique à la guitare.

Magma : Qu’est-ce qui s’est passé ensuite, pour que tu mettes enfin le bout de ton manche dehors ?

Nicolas : A 22 ans, je me suis penché sur le jazz et j’ai rapidement rencontré des formations comme le Big Band de Jazz de Nevers, avec qui j’ai fait énormément de rencontres. J’ai ensuite intégré un quartet, etc. C’est dans le jazz que j’ai pu assouvir ma soif de liberté et de curiosité.

Magma : Mais qu’est ce qui t’as amené là où tu en es aujourd’hui, musicalement ?

Nicolas : Dans un premier temps, j’ai trouvé Marcel Dadi sur ma route, et le «fingerpicking » (jouer l’accompagnement et la mélodie en même temps). Dadi a importé cette technique en France dans les années 1970, avec son album La Guitare à Dadi. Ce fut un gros succès. J’ai ensuite abandonné le picking pour le jazz, et cinq ans plus tard c’est l’inverse. Puis est venu le « tapping », avec Stanley Jordan pour la technique, ainsi que Michael Hedges, et là je me suis dit que ce mec faisait à peu près la même chose que moi et qu’il en vivait. Ce fut une vraie révélation. Dès lors, je me suis mis à explorer plus largement les innovations guitaristiques de Michael Hedges, jusqu’à l’obtention de mon propre langage.

Magma : Cela représente combien d’heures de travail ?nicolas_dorleans_161

Nicolas : Je ne sais pas exactement, mais je passe six à dix heures par jour à travailler, enfermé chez moi. C’est Paco De Lucia qui dit à peu près cela : « On ne joue pas pendant un jour, les doigts se rouillent ; pendant deux jours, à l’oreille c’est plus ça ; et le troisième jour, c’est le public qui l’entend. »

Magma : Où a-t-on pu te voir et où te verra-t-on prochainement en représentation ? Nicolas : J’étais au Café Charbon (58) en juin dernier. Je serai le 26 février à l’Alternative (58), en avril aux Giboulées (71), le 27 mai à la Bonne Franquette (58) et les 1er, 2 et 3 juillet à la biennale de Nolay (21).

Magma : alors à très bientôt Colas, sous la biennale ou aux Giboulées ou….

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